ÉDUCATION AU LEADERSHIP ET ETHIQUE DE LAPAROLE DANS L’ANCIENNE SOPHISTIQUE
DOI:
https://doi.org/10.1999/nb5rbt27Parole chiave:
Éducation, Éthique de la parole, Leadership, Rhétorique, SophistesAbstract
Peut-on parler d’une théorie de leadership dans la pensée et l’activité éducative des sophistes ? Le leadership dans la pensée sophistique est-il réductible à l’art rhétorique ? Y a-t-il une éthique de la parole pour pallier les dérives du verbiage creux dans la sophistique ? En réponse à ces questions, la présente réflexion montre que les sophistes ont théorisé et conduit en pratique une dense théorie de leadership dont les préceptes nuancent les étiquettes qui sont souvent collées à leurs noms. Contre la conviction aristocratique de l’attribution des charges et des rôles sociopolitiques par naissance, les sophistes ont professé, à l’aide des concepts de paideia et d’homme-mesure, que tout homme peut devenir le leader de son choix par
la culture, l’effort et l’application. Sans méconnaître le rôle essentiel de la maîtrise de la parole dans l’exercice du leadership, ils montrent qu’elle doit s’adosser à un mérite scientifique et politique réel et surtout à une éthique de la parole pour être fructueuse. Selon l’esprit de la formule de l’homme-mesure de Protagoras, la parole du leader doit, par-delà les subtilités rhétoriques, incarner la mesure et viser le bien.