L' enseignement en classes de langues au Cameroun : entre autoritéépistémique et autorité didactique
DOI:
https://doi.org/10.1999/skdf3b88Palabras clave:
autorité épistémique, autorité didactique, agir professoral, classe de français, classe de langues, cultures camerounaisesResumen
En situation de classe, il est attendu de l’enseignant, aussi bien par les apprenants que par la société, qu’il aide ses élèves à avoir des savoirs et des compétences nécessaires à leur formation intellectuelle et à leur insertion professionnelle. À ce titre, il est détenteur d’une autorité statutaire qui le rend responsable de l’éducation ou de la formation de ces apprenants. Cette autorité lui est dévolue par le champ pédagogique incarné par son école de formation professionnelle, et par l’État. L’enseignant est en conséquence responsable de la qualité des enseignements qu’il dispense ; plus précisément, c’est à lui qu’il revient de valider les savoirs produits, qu’il est censé avoir et qui lui confèrent l’autorité épistémique. Les savoirs académiques de l’enseignant ne peuvent être utiles pour son action didactique que s’il réussit à les faire apprendre au moyen de situations didactiques élaborées à cet effet : c’est cette compétence qui lui donne l’autorité didactique. L’objectif de cet article est d’étudier les modalités d’utilisation des deux formes d’autorité (épistémique et didactique) par des enseignants de langues, ainsi que les conséquences qui en découlent. En s’appuyant sur des leçons de français et de langues et cultures nationales, cette réflexion menée dans une perspective qualitative entend analyser comment la perte momentanée de l’une de ces autorités peut hypothéquer l’activité d’apprentissage. La finalité est de conclure à l’urgence de la conjonction de ces deux formes d’autorité et de leur prise en compte dans la formation des enseignants afin de les préparer à les mobiliser simultanément en situation de classe pour l’intérêt des apprenants de langues.